UNE ALSACIENNE ADÉLAÏDE  HASS HAUTVAL
         Arrêtée en gare de Vierzon  en Avril 1942

 1906 1988
 

 

Cette page est faite pour rappeler qu'une  Alsacienne a osé  dire la vérité à L'occupant un jour en gare de Vierzon un certain jour d'avril 1942


Cette page est aussi un remerciement à Thérèse Hautval (née Hubert) belle-sœur d'Adélaïde qui grâce à ces documents et informations m'ont permis de réaliser cette page. Aussi je dois ajouter que certains documents appartenant à Thérèse ont disparus lors d'une visite, une correspondance originale d'Adélaïde ou elle mettait en évidence les raisons de son refus de témoigner au procès de Nuremberg il s'agit aussi de petits mots écrits par Adélaïde et remis à des personnes au cours de son voyage vers Auschwitz, ceux-ci avaient été restitués à la famille au fur et mesure du trajet .Thérèse se souvient très bien de ces écrits ils comportaient les annotations, les remarques les instants de souffrances et espérances . Tous ces éléments seraient un plus pour le travail de mémoire.



 




Marthe Adélaïde Haas, surnommée Haïdi, est née le 1er janvier 1906 au Hohwald (Bas-Rhin). En 1910 la famille s'installe à Guebwiller.

 





Dernière de sept enfants du pasteur Haas, Adélaïde fait ses études à Guebwiller et sa médecine à Strasbourg et passe sa thèse en 1933.

Elle fonde et s’occupe avec son frère Philippe Emmanuel Hautval, d’une maison pour enfants en difficultés « Les Hirondelles » jusqu’en 1936.
Elle part ensuite travailler à Küsnacht en Suisse jusqu’en 1939. Durant ces années elle garde un contact privilégié avec le Docteur Pfersdorff de la faculté de médecine de Strasbourg.
Dans cette même année 1939, elle est évacuée comme une partie de la population Alsacienne en Dordogne puis à Lannemezan (Hautes-Pyrénées) à partir du mois de décembre 1941 où elle est médecin psychiatre à l'hôpital psychiatrique de la ville.
 
Adélaïde, dite « Heidi », HAUTVAL est née le 1er janvier 1906 à Hohwald, Bas-Rhin, où son père est pasteur, dernière d’une famille de sept enfants.
Adélaïde fait son doctorat en médecine à Strasbourg puis a travaillé dans des instituts neuropsychiatriques et dans des hôpitaux jusqu’à son arrestation.


L’arrestation en gare de Vierzon
Il faut savoir que les arrestations étaient faites sous le contrôle des  Français bien que la responsabilité de l'application des lois sur les juifs dépendaient des directives Allemandes pour la zone occupée .Le concours des forces de police et de gendarmerie française était souvent demandée .A Vierzon  comme dans beaucoup de villes sur la ligne des unités étaient présentes et agissaient à la demande des troupes d'occupation .Il y a aussi le comportement des personnes de la S N C F présents sur les lieux ainsi que celui des voyageurs qui se jour-là se trouvaient dans la gare  cela demande réflexion .
La gare de  Vierzon verra passer plusieurs trains dit: convois spéciaux. Entre 1942 et 1944 dont le dernier en août 1944 ou 6 personnes réussirons à s'évader du convoi le 7 août 1944. En gare de  BELFORT grâce à un alsacien incorporé de force 153 personnes réussiront à s’évader.




Adélaïde est arrêtée sur la ligne de démarcation en essayant de passer en zone sud en avril 1942  elle se rendait pour aller voir sa mère malade à Paris. Au moment de son arrestation en gare de Vierzon, elle est témoin d’Allemands maltraitant une famille juive. C’est à cette époque que plusieurs famille juives dont des personnes originaires d'Alsace furent arrêtées la majorité arrivait de la région parisienne
22 juifs furent arrêtés sur dénonciation en gare de  Vierzon en octobre 1942
D’origine Alsacienne, elle intervient calmement en allemand : « mais laissez-les tranquilles ! » - les Allemands répliquent : « vous ne voyez pas
que ce ne sont que des juifs ? » - « Et alors, ce sont des gens comme les autres, laissez-les ! »
Elle est interrogée à  Vierzon  dans le bureau des services de police de la gare  par des membres  du SD et de Feldgendarmerie, était présents aussi des membres de la police Française ceux-ci feront un compte rendu au commissaire  GUILLAUME. L’interrogatoire sera mené par deux personnes du SD de Vierzon  sûrement Bazedow et Somman   , suite a son attitude elle sera envoyée sur Bourges à la prison du  BORDIOT.  Là de nouveau interrogatoire elle confirme ses dires
Elle est arrêtée comme « amie des juifs ».

amie des juif  

Bandeau   que les amies des juifs devaient  porter


On lui présente le marché suivant : « retirez ce que vous avez dit sur les juifs et vous serez libérée. »
Elle refuse ; « alors vous partagerez leur sort ! » Elle est envoyée à Pithiviers puis à Beaune-la-Rolande où elle exerce son métier de médecin. Aussi elle s'était confectionner une étoile juive qu'elle c'était cousue sur chemisier Elle assiste au départ des convois pour une destination inconnue
Ce dernier camp vidé, Heidi Hautval est emmenée en novembre 1942 à la prison d’Orléans . On lui ôte étoile et banderole ,puis de là transférée à Romainville où elle arrive le 17 novembre 1942.

Elle est déportée dans un groupe de 230 femmes, le seul convoi de femmes déportées politiques et résistantes vers Auschwitz, le convoi du 24 janvier 1943, connu sous le nom de "convoi des 31 000" d'après leur numéro matricule tatoué à l'arrivée.
 


 

BOURDIOT





Auschwitz

Durant ce voyage Heidi fera passer des petits mots sur ces impressions certains seront remis à sa famille ce qui constitue un témoignage des plus précieux malheureusement ces documents ont disparus .
À l’arrivée à Birkenau, elle n’est pas tout de suite reconnue comme médecin. Elle est mise au block 14, pour la quarantaine d’arrivée, mais elle quitte ce block après cinq ou six jours pour devenir médecin du revier.
Elle est affectée au block 22, où sont soignées les détenues allemandes.

Le block 10 d’Auschwitz I

En avril 1943, elle est envoyée comme médecin au Block 10 du camp principal (Auschwitz). C’est le block des expériences : stérilisation des femmes par injection de produits caustiques. Quand l’organe est brûlé par le produit, on en fait l’ablation.
Un docteur SS Wirtz prétend aussi faire des recherches sur le cancer et sur les réactions d’agglutination.

Heidi Hautval refuse d’entrer dans la salle d’opération, d’aider les chirurgiens.

Quand le docteur Röder quitte le block 10, son successeur ordonne au docteur Hautval de l’assister à la salle d’opération.
Elle refuse. En punition, elle est renvoyée à Birkenau, mêlée aux autres détenues, parmi lesquelles elle ne connaît plus personne : c’est en août 1943, toute la population du camp s’est renouvelée depuis avril. Les quelque trente-cinq Françaises du convoi restées à Birkenau sont en quarantaine, dans un Block à part. Les autres sont à Raïsko.
On lui conseille de se cacher un certain temps, ce qu’elle fait.

Orly la chef du Revier lui sauve la vie

Un soir Orly, la chef du Revier, la prévient qu’une Schreiberin [la Gestapo du camp] est venue l’avertir que le lendemain Heidi serait transférée au bloc 10 où des exécutions doivent avoir lieu.
Orly lui dit « il faut que tu cèdes en ce qui concerne les expériences », Heidi réplique qu’il n’en est pas question, alors Orly lui répond « ne t’occupe de rien » et lui donne des somnifères.
Orly ne donnera jamais d’explication mais Heidi sauvée, peut reprendre ensuite ses fonctions à Birkenau.
D’après Heidi, Orly, communiste allemande, déportée à 19 ans, a déjà fait 9 ans de camp de concentration en 1943.
Ainsi, au lieu de rejoindre les rescapées du convoi qui étaient alors en quarantaine, elle a été réintégrée comme médecin à Birkenau.
Elle pouvait franchir la porte pour aller soigner les camarades et c’est ainsi qu’elle a pu soigner Pépée (Paulette Prunières) qui, en septembre 1943, a eu une pleurésie.
En novembre 1943, Heidi Hautval a attrapé le typhus, à son tour. La maladie a duré longtemps. Elle n’a pu reprendre son service qu’en février-mars 1944.

Ravensbrück

Le 2 août 1944, elle a été transférée à Ravensbrück avec les autres. Fin 1944, de Ravensbrück, on l’a envoyée comme médecin au camp de Watenstett, qui était une usine de munitions.
Mais après trois semaines, l’administration de Ravensbrück s’est aperçue qu’elle était NN, qu’elle ne devait donc pas quitter Ravensbrûck et
on l’y a ramenée.
Elle y a été de nouveau médecin au Revier.
Au service de ses compagnes malades
Après la libération de Ravensbrück, le 30 avril 1945, elle est restée avec Marie-Claude Vaillant-Couturier pour soigner les malades intransportables.
Elle travaille également avec le docteur Antonina Nikiforova, médecin de l’armée rouge déportée à Ravensbrück.
Ces femmes s’occupent notamment de Simone Loche.
La libération
Elle n’a été rapatriée que le 25 juin 1945, avec les derniers malades français.
Parce qu’elle ne faisait pas partie d’une organisation ou d’un réseau de résistance, Heidi Hautval a eu beaucoup de peine à obtenir une carte de déportée résistante.
Elle a été décorée de la légion d’honneur en décembre 1945 pour son dévouement à ses camarades dans les camps d’Auschwitz et de Ravensbrück.
Après la guerre, Heidi reprend son métier de médecine sociale.
Adélaïde écrit en 1946 un petit livre « Médecine et crime contre l’humanité », qui est édité en 1991.
Heidi Hautval reçoit le titre de « Juste » parmi les nations en 1965-1966.
Elle  est décédée en 1988.
Une de ses maximes préférées est : « Pense et agis selon les eaux claires de ton être. »


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