DE STRASBOURG Á TAMPOV
Un alsacien au coeur de la tourmente
1939 1945


6° partie le camp de Tampov 1944 1945 (2)
Du lazarett à l'hopital de Kirsanov

 
Dans cette univers concentrationnaire , les maladies avaient une place de choix la promiscuité des prisonniers ,les conditions d'hygiène, les rationnements et les corvées permettaient la propagations des maladies .A plusieurs reprises le jeune charles se fit admettre au lazarett ou là avec de très faibles moyen les médecins ou infirmiers ? tentaient de soigner  ces corps usés par la guerre et les conditions d'incarcérations. ,combien de ces camarades sont partis difficiles a dire ils reposent sous les terre de Tampov . Pour lui du 12 juillet 1944 au 14 décembre sa crise de dysenterie lui fera connaître les lazaretts des camps de Gorki et de Tampov  à partir de novembre 1944 .  Puis suite a des problèmes gastriques graves jusqu'au 3 janvier 1945  . il a gardé l'image de  ce médecin russe qui était dans certains cas très dur avec les alsaciens , aussi il se souvient d'un jour ou la soif le travaillé au point qu'il léchera le givre des portes .IL était impossible de quitter les lieux les accès étaient gardés par crainte de contagion.il raconte << C'est là dans cette puanteur faite d'urine et de souillures en tous genres que la mort faisait  sa moisson .Florent Rathel(+21.11.1944),Lucien Dreyer(+13.11.1944),André Klein(+14.01.1945) et bien d'autres , ils sont partis avec mon regard comme unique témoin . >> chaque jour apporté sont lot de partants pour l'ultime voyage .il y a des événements qui l'on marqué ex << Je me souviens  de ce malade qui a attendu à manger pendant deux jours, parce qu'un kapo alsacien l'en avait privé pour un motif bénin. Alors le malheureux s'est caché au fond de la baraque là sans un bruit comme un souffle léger il est parti sans un bruit . j'ai croisé le regard de ce kapo qui se sentait fort et vainqueur ..... pour moi allongé sur un grabat attendant peut être mon tour ,je n'avais que mépris pour cette homme  et honte d'être  alsacien >>


KIRSANOV

Il fera un séjour à l'hôpital de kirsanov situé à 90 km de Tampov . le trajet se faisait en camion bien souvent type plate forme ouverte à tous vent et par chance bâchée . durant son transport en janvier 1945 la température était de moins 30° ,il se demande comment il est arrivé vivant . pour les soins il garde un souvenir , des morceaux de sucre pour remède et une fois des ventouses  ,après quelques jour une fois presque rétabli au regard du milieu médical soviétique ce fut le lavage du sol des chambres les corvées puis le retour à Tampov.  Bien content d'être de retour alors que beaucoup de ses camarades sont restés a jamais à KIRSANOV  


 

     Départ pour Kirsanov

l'hopital en 2010 photo Yves Scheeg

depart kirsanov hopital kirsanov  


 

kirsanov 5

Renseignements notés par CHARLES BOHNERT  début 1945


Pendant ce temps au camp la mort continuée son travail


Le jeune charles se souvient de ce jour  ou il fut comme bien d'autres de cette  baraque  la 22  la Morgue là les corps des camarades étaient entreposés nus avec un simple numéro a la peinture ou autre moyen de reconnaissance  .En hiver pas question de creuser pour enterrer les corps alors les corps nus et décharnés étaient empilés les uns sur les autres ,c'était  la mort dans toute son horreur . 
 
Texte et souvenir de charles BOHNERT

Mai 1945
Un souvenir est comme une image qui peut faire mal. Un soir, dans baraque, se trouvait un
jeune Alsacien. Dans ses yeux se lisait toute la joie de vivre et de croire à ce que l'on avait
promis certains jours. La misère était comme une larme posée sur son visage. Il avait fait partie
de ceux qui avaient fait un autre choix. Il m'a regardé comme pour me demander pardon. Il
n'avait pas 20 ans et portait le même uniforme que moi. Il m'a souri. Il était seul comme une
"merde" à personne ne pardonnera, car il avait construit son monde à travers les mots et les
paroles des hommes appelés "dirigeants". Il m'a parlé avec les mots qu'un copain dit à un
autre copain. Le soir commençait à tomber sur Tambow. On pouvait entendre le chant des
oiseaux comme un rappel à la vie. Dans un coin, un homme pleurait.
Les hommes rentrés des corvées ne le regardaient pas, d'autres avaient le regard vide, comme
s'ils attendaient leur tour. Je lui tenais la main, sur ce grabat de bois usées par les larmes, par
le sang, par les marques du temps qui passe. Il a fermé les yeux comme un enfant peut le faire
et me serrait avec la force du départ, puis, sans un mot, comme une étoile qui s'éteint, il est
mort. En regardant les autres, j'ai compris que le mot pardon ne faisait pas partie de leur
vocabulaire ... Alors j'ai accompagné ce jeune pour son dernier voyage, pardonnant l'injustice
des hommes. l'aurais pu être celui-là, couché là, seul avec moi-même et mes vérités.
Puis un autre est venu prés de moi et m'a souri. Nous avons dévêtu ce corps sans vie. Il n'y
avait pas plus de dix mètres qui nous séparaient de la porte. En nous voyant porter le corps
certains souriaient, d'autres nous traitaient de collabos ou de sales nazis. Nous ne les
écoutions pas. Nous avons déposé le corps à l'entrée en gardant dans nos yeux ce regard
d'enfant usée par la vie. En revenant vers sa couche, nous avons découvert la face cachée de
certains : il ne restaient plus rien de ces affaires, tout avait disparu, même la vielle boite de
conserve servant de gamelle ... Triste humanité.
Dans les années 60, j'ai rencontré un homme à Bordeaux sur le stand de la Légion. Il avait mon
âge. Un regard a suffit pour comprendre bien des choses. Nous avons retrouvé certains mots
d'autrefois. Il avait fait du chemin depuis les plaines blanches de Russie aux rizières
d'Indochine pour rejoindre les oueds des Aurès ... Il était devant moi, cet Alsacien qui avait
ainsi lavé son passé dans l'armée allemande ...


Charles Bohnert 





 

la mogue

LA MORGUE   BARAQUE 22 OU 112 POU LA QUARANTAINE ( Jean Thuet )
 

 La morgue baraque 22 ( dessin de Jean)

 

  L' ultime repos (dessin de CL Buret )

morgue 3   morgue 2

  Chaque drame est particulier il  fait parti de chacun des Alsaciens et Mosellans internés à Tampov ou dans d'autres camps .

 




 


A suivre    LA VIE AU  AU CAMP 188
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