UN ALSACIEN EN LOZÈRE 1939 1945

  RENÉ EVRARD DIT " RAOUL BASTIEN"


Cette page  est reprise a partir de celle de du lycée Chaptal de Mende  avec des informations données par M Evrard



 

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 Monsieur Evrard en 2003 (photo lycée  Chaptal  Mende )

René Evrard est né le 2 Mars 1920 à Durmenach (Haut-Rhin), petit village de la province du Sundgau près de la frontière suisse. Son père est cheminot et sa mère ouvrière du textile. Il est issu d'une famille d'Alsaciens où, depuis Sedan, tout le monde est "allergique aux beautés de la culture d'Outre-Rhin". En 1914, son père enrôlé dans l'armée allemande, envoyé sur le front de l'Est, met beaucoup de mauvaise volonté dans l'accomplissement de son devoir et se fait rapidement repérer. Aussi, en 1940, à l'arrivée des Allemands et de la Gestapo, le père de René Evrard n'est pas un inconnu pour eux, modeste cantonnier de la SNCF, devenue Deutsche Reichbahn, il refuse d'adhérer au parti nazi, cette demande n 'est obligatoire mais fortement recommandée par les autorités Allemande  d'où bientôt radiation puis déportation. Après l'école primaire, René Evrard fréquente le collège d'Altkirch puis l'EPS de Mulhouse et  il est admis à l'École normale d'instituteurs de Colmar en 1939. Ayant fréquenté un militant antinazi dès l'âge de seize ans, René sait ce qu'est le nazisme avec ses camps de concentration.

Suite à l'occupation de l'Alsace, l'École normale de Colmar se replie à Aiguillon (Lot-et-Garonne). Ses études terminées, René est mobilisé dans la DCA le 8 juin 1940 à Clermont-Ferrand et se trouve lors de la débâcle à Saugues (Haute-Loire). Incorporé aux Chantiers de jeunesse dans le Puy-de-Dôme, il est promu chef d'équipe mais refuse d'aller à l'École des cadres d'Uriage et obtient sa démobilisation en décembre 1940. En 1941, il opte pour les Éclaireurs de France à Toulouse, (on lui fera la proposition d'intégrer les cadres du mouvement comme professeur d'allemand il a gardé des souvenirs sur son voyage a Vichy et les accueils des responsables   )  où il rencontre des résistants comme Monsieur Petit, directeur de l'École vétérinaire. Il refuse ensuite un poste important dans le scoutisme et réintègre l'Éducation nationale.

Nommé au cours complémentaire de Vialas (Lozère) le 31 décembre 1941, il s'installe à l'hôtel Platon. Le 2 mars 1942, il passe au pont de Montvert, la visite médicale pour le STO. Cette même année, il épouse Lucette Nicolas, fille d'une famille de fervents républicains et s'installe dans un logement de fonction au-dessus de la mairie de Vialas. Il prend contact avec les patriotes favorables à la Résistance tels Émile Richard du Crépon, Georges Soleyret, Alfred Quinsac, Francis Vidal, André Durand, Brignon, le pasteur Burnand, des réfugiés espagnols. Leur activité consiste alors à contrecarrer la propagande de Vichy, à organiser le camouflage des réfractaires au STO et des israélites traqués, à établir des faux papiers d'identité... Avec les jeunes, René Evrard constitue un réseau de FTP légaux, prêts à participer à des actions de résistance. Il prend contact avec Jean Huc dit "Francis", chef de l'AS pour l'arrondissement de Florac, ainsi qu'avec Léo Rousson, instituteur gardois et son fils Jean, militants actifs du Front national (FN). Il entre aussi en relation avec Roger Torreilles dit "Marcel", responsable FTP pour les Cévennes et René Bibault dit "Jean", chef du maquis FTP n° 2 au Crespin, commune de Saint Frézal de Ventalon.
Son cousin Alsacien  ALBERT ROTH  inspecteur de police fera lui aussi de la résistance bien que sa position fut une gêne au départ  il terminera  sous le nom connu << commandant Gérard >>

Début janvier 1944, il recherche un nouvel emplacement pour ce maquis dénoncé à la police et, après entente avec le régisseur, propose la ferme des Bouzèdes, sur le plateau du mont Lozère, inoccupée pendant la mauvaise saison. Avec son épouse, il participe alors au difficile ravitaillement du maquis et assure les liaisons avec l'état-major FTP.


En mai 1944, les forces de police préparent une intervention contre le maquis des Bouzèdes et il est conseillé à René et Lucette Evrard de se mettre à l'abri. Il obtient un congé de maladie pour justifier son absence et conduit sa femme chez un cousin, Louis Hugon, instituteur à Soulages sur le Causse de Sauveterre. A cette occasion, un court séjour à Mende lui permet d'établir un contact avec des soldats arméniens des troupes d'Occupation, désireux de déserter pour rejoindre les "partisans". Un itinéraire vers le mont Lozère est fixé et un mot de passe prévu. Après l'intervention des forces de police, René Evrard reprend ses activités à Vialas. Dès juillet 1944, avec l'arrivée de groupes d'Arméniens, il doit régler de difficiles problèmes de logement, de ravitaillement et de sécurité. Au moment des combats de la Libération, il rejoint Villefort avec la 7211e compagnie FTP, regroupant les FTP légaux de la région sous le commandement de Simon Chauvet dit "lieutenant Fixe". Regroupés ensuite à Pont Saint Esprit (Gard), beaucoup de résistants sont démobilisés pour reprendre leur travail dans le bassin minier et la tentative d'organiser un bataillon pour rejoindre les Alliés échoue. Démobilisé en décembre 1944, René Evrard regagne son poste à Vialas où il termine l'année scolaire.

Il rejoint l'Alsace pour la rentrée suivante et exerce pendant dix-sept ans près de la frontière suisse. En 1962, il est nommé à Pfastatt près de Mulhouse où il prend sa retraite en 1975. Depuis, il a dans cette petite ville une vie associative très active mais revient chaque année à la belle saison passer quelques mois à Vialas où il a vécu des moments inoubliables.
Plusieurs de ces camarades seront incorporés  Behra Maurice , Arnold Edgar,Alschun Pierre dont beaucoup ne reviendront pas




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